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L'art brut, objet inclassable ?

par Yves Desvaux Veeska 29 Septembre 2021, 09:30 L'avis d'artiste Codes d'accès aux images

L'art brut, objet inclassable ?

"L'art brut, objet inclassable ?" Dans cet ouvrage, on rencontre d’un côté philosophes, psychiatres, commissaires d’expositions et artistes institués, et de l’autre des artistes hors normes que les précédents ont su reconnaître, et légitimer.


En lisant cet ouvrage, moi qui suis autodidacte, je mesure le grand écart entre l'écriture universitaire et l'écriture non universitaire. Comme l'écart entre l'art brut, et l'art issu des beaux-arts. Et les échanges entre ces deux pôles sont parfois fructueux, chacun apportant sa lumière et sa contradiction à l'autre.


Peut-être peut-on dire qu'il y a ceux qui nomment l'art, ceux qui le font, ceux qui croient en faire, et ceux qui croient en voir. Et selon le pouvoir que l'on détient, selon le capital économique ou culturel dont on dispose, on pourra décider de ce qui est art ou pas dans un temps donné, à l'intérieur d'un système de conventions propre à ce temps (« On ne peut pas penser n'importe quoi à n'importe quelle époque » Michel Foucault). C'est d'ailleurs valable aussi bien pour l'art brut que pour l'art en général. L'histoire de l'histoire de l'art est instructive, où l'on voit les réputations les plus hautes monter ou descendre d’un siècle à l’autre selon les représentations dominantes du moment (« Le goût d’une époque n’est pas l’art d’une époque » Marcel Duchamp) 


Art brut, art outsider, art anonyme, art naïf… Il existe beaucoup de formes d’art nées hors des institutions. Quand une institution comme les Presses universitaires de Bordeaux cherche à comprendre et à faire comprendre ce qui se passe là, j’aurais envie de demander à Henry Darger, Aloïse ou Wölfli, « artistes bruts » ce qu’ils pensent des Presses universitaires de Bordeaux. Mais de là où ils sont, ils les regardent de haut (ou par en-dessous, selon qu’on croit qu’ils sont sous terre ou au ciel), et laissent à leurs œuvres le soin de répondre.


En revanche, si on n’est pas encore mort, on peut lire cet ouvrage composé sous la direction de Raphaël Koenig et Marina Seretti : « L’art but, objet inclassable ? » On n’aura pas la réponse, mais sûrement de nouvelles questions très intéressantes, ouvertes et insolubles sur l’art, comment identifier ce qui en est, quand on en fait, ou pas.

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