Un bout de terrain de 50 x 65 cm suffirait à notre bonheur. Est-ce possible ? J’en ai fait l’expérience : ça l’est. Depuis deux ou trois ans je peins exclusivement sur cette invention toute jeune de 2000 ans : le papier. Sur des feuilles volantes, je sème des pigments, j’arrose de liant et d’eau, et j’observe ce qui pousse. Je ne brusque rien, m’efforçant d’accompagner avec attention, soin et discrétion ce que le hasard apporte dans mes semis de couleurs. Je vis bien ainsi, contemplant la naissance des formes, avant de les cultiver patiemment. C’est tellement simple que je me sens presque coupable d’être heureux avec si peu de choses. Mais composer de telles peintures fait tant de bien ! Alors peut-être que les regarder est aussi bon pour la santé ?