On pourrait très bien dire que l’art n’est pas obligé d’honorer le concept de propriété. Qu’il n’est pas fait pour être possédé, mais simplement pour être.
J’aime beaucoup cette citation de John Updike. Entre autres choses, elle dit comment un artiste peut vivre son art. Cependant, elle ne dit pas comment il peut vivre de son art.
Vivre de son art implique de penser à montrer ses peintures, afin de les faire être pour quelqu’un d’autre que soi. Quelqu’un qui aura peut-être envie d’en posséder une. Cette possession-là rend visible une peinture, lui donne un lieu où elle va vivre. Celui qui l’a choisie révèle son existence quand elle était cachée, oubliée peut-être. Il la recrée d’une certaine manière.
Depuis 35 ans que je peins, je dois avouer que chacune de mes peintures n’a été vue que par un fort petit nombre de personnes, car je n’ai pas entrepris d’effort démesuré pour les exposer. Dans cette minorité ayant eu accès à mes œuvres sinon secrètes, disons discrètes, beaucoup de belles rencontres se sont produites, des unions durables entre tableaux sortis de l’ombre et amateurs éclairés. Mais mon atelier recèle encore bien des œuvres qui attendent d’être rencontrées.
Alors une fois tous les vingt-cinq ans, au lieu de faire une expo, je fais un dépôt. Les tableaux ne sont pas accrochés, ils sont juste posés en pile dans mon atelier, et on peut en découvrir des jamais vus. On peut aussi, éventuellement, partir avec l’un d’eux pour un prix raccourci (pas de frais d’exposition etc). La dernière fois, cela a duré un jour, dimanche 15 décembre 2013, de 15h à 19h. La prochaine fois, ce sera en 2038.
A bientôt !
Venir en 2038
Ou avant sur rendez-vous
Atelier Yves Desvaux Veeska, 23 rue Pasteur 92250 La Garenne-Colombes
01 46 13 79 95 – 06 61 54 46 13 — yvesdesvauxveeska [a]orange.fr