On a le droit d’être à côté de la plaque, car de cette manière on récolte ce que les autres ratent.
Je ne publie pas si souvent des nouveautés sur mon blog.
Parce qu’en fait, je préfère peindre avec des pinceaux, sur du papier ou de la toile, avec des couleurs qui ont une consistance, liquide ou pâteuse, humide ou sèche, procurant toutes sortes de sensations physiques subtiles, difficiles à décrire, que mon ordinateur ou mon smartphone ne sauraient me donner. Eux, ce sont des « amis » envahissants, et indiscrets. Ça ne les gêne pas de me déranger au milieu de mon travail pour me suggérer une mise à jour, m’envoyer une notification. Ça ne leur pose aucun problème d’enregistrer, analyser, la moindre de mes actions. Mes pinceaux et mes couleurs, mon papier et mes toiles sont tranquilles pour cela : tout ce que je fais avec eux, ça reste entre eux et moi, pas de big data entre nous.
Quand je commence une peinture, puis quand je la termine, c’est comme si j’avais fait mon jardin, et en fait, je n’ai pas de jardin. Je n’en ai pas mais j’y passe beaucoup de temps, c’est peut-être ça le pouvoir de l’imagination. Je plante une trace de noir, puis je sème des couleurs à côté ; ou j’irrigue une feuille avec un petit ruisseau de couleur pour voir quel parcours il va dessiner, avant d’intervenir en inventant des règles de construction pour l’occasion. Dans ces quelques peintures d’octobre 2021, j’ai choisi comme terrain d’action de simples feuilles de papier, autant de bouts de jardin pour cultiver mes graines de peintures automne-hiver.
Et j’ai récolté ce que j’ai semé : des moments de sérénité, toniques.
9 peintures 50 x 65 cm - Acrylique sur papier - Octobre 2021