Assieds-toi en silence, ne fais rien. Le printemps vient, et l’herbe pousse toute seule.
Je me suis assis en silence, j’ai essayé, désiré ne rien faire. Mais je n’ai pas pu, vraiment, je n’ai pas su. Alors, pour m’apaiser, j’ai fait de la peinture.
L’herbe pousse toute seule, et j’ai en effet quelques herbes folles sur mon balcon que je contemple chaque matin. Elles sont arrivées là par leurs propres moyens, et de tout près font penser à des forêts vierges microscopiques. En les observant avec soin, j’essaie de comprendre leur leçon : sans attention, on ne les voit pas, on ne les aime pas. Si je les regarde avec attention, elles deviennent émouvantes. Raffinées dans leur discrétion, elles se développent et se renouvellent sans bruit, avec naturel. Elles existent avec vaillance dans le tumulte du monde, et n’y sont pas soumises. C’est ainsi que je voudrais que soient mes peintures.
2005 en décembre, exposition à la mairie de Saint-Mandé.