La ville qui va...

La ville qui va, démolition des vieux immeubles, effacement des traces des vies passées, ardoise magique, des résidences neuves et proprettes poussent à la place et s’alignent sagement, sécurisées. Et des blocs de bureaux, opaques et lisses, sécurisés. Les pavillons trop modestes sont balayés. Des chantiers retournent tout ça, des passants passent, avec leur jeunesse ou leur vieillesse, leur normalité ou leur étrangeté, ou leur étrange normalité. Un peu partout, des publicités vives et joyeuses comme de la propagande, des panneaux, des signaux, des barrières, des circulations, des interdictions. Pour votre sécurité. Des arbres de pépinières, en rang le long des voies, c’est joli, chacun sa place, chacun sa voie, les piétons, les vélos, les voitures, le tramway, les policiers et les voleurs, la déprime et la joie, la vie et la mort.

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