Vous aimez la peinture, venez donc à la maison. Dans une de ces petites maisons que je peins. Et puis la maison, si elle vous plaît, emportez-la : j’en ai fabriqué pour que chacun trouve la sienne. Petites maisons aussi modestes que d’autres objets que j’ai imaginés, familiers et mystérieux (mystérieusement familiers) : sabliers, flacons, porte-plumes, trous de serrure, mannequins. Avec des pigments et des terres, des ronds et des carrés, des triangles et du plaisir dedans.
Quel inventaire ! Mais c’est si bon de construire – et meubler —, un univers pour y inviter des amis de passage. Un univers peint sur mesure, pas encombrant comme le monde réel, et facilement changeant. Un monde léger où chaque chose à sa place repose en équilibre sur l’imprévu :
Un tableau commencé noir finit blanc ; un autre fait de l’œil au visiteur, ils partent ensemble. C’est moi qui ai fait ça ? Cette relation affectueuse entre un tableau et son spectateur ?
Texte : décembre 1996, exposition à Saint-Mandé.
La ruée vers l'or, acrylique sur papier 30 x 20 cm, 01/1996, Coll. Claire Collin