Je me rendais compte que la vie (la mienne ou n’importe quelle autre) était une succession de jours et de nuits, de travail et de repos, de rencontres et de conversations, de plaisirs et de désagréments parfois appelés « événements » ; une accumulation désordonnée d’impressions, de scènes et d’images dont une infime partie seulement se fixait en nous (et encore, on ne sait trop comment ni pourquoi) ; un flot ininterrompu, nous harcelant sans répit, de sentiments et de pensées, de vagues souvenirs du passé et de spéculations confuses sur l’avenir.
C’est ainsi que j’ai toujours vécu moi-même, en m’intéressant seulement à ce qui apporte amour et joie.
La vie, désolante de médiocrité, et si complexe malgré sa banalité.
Peinture commencée en 1991, à la suite d'un courrier (ci-dessous) envoyé à 300 personnes sous le titre "Invitation à passer à la postérité", et continuée en 2021. La prochaine mise à jour de cette peinture, prévue en 2051, est sous réserve.
Des traces de peintures, une photo de famille, des motifs géométriques, un poème, des correspondances : sur cette peinture commencée voici 30 ans, se sont assemblés des éléments hétéroclites apportés par les personnes que j’avais sollicitées. C’est une peinture d’observation. Il existe différentes formes de peintures d’observation : paysages, figures, natures mortes. Ici, je représente le temps qui passe, et la tentative de mettre de l’ordre dans l’accumulation désordonnée des évènements qui occupent ce temps. Cette tentative est vaine, de même qu’il est impossible de faire tenir un paysage réel dans l’espace d’une toile, mais je la mène quand même. Pourquoi ? Pour le plaisir.
N°616 - Invitation à passer à la postérité - Peinture et collage sur toile - 1991 - 2021 - 89 x 130 cm
Ci-dessous, extrait du "Manuel de Survie pour l'Artiste", le 4e volume de "Peindre en liberté", où sont publiées les "Invitations à passer à la postérité"
10 € - À commander chez votre libraire, ou en ligne, ou à acquérir sur place à l'occasion des cours et des stages
52 pages 21 x 29,7 cm