La publicité nous masturbe psychologiquement jusqu’à faire éjaculer notre carte bancaire, s’ouvrir, se dilater nos comptes en banque. Les murs, les pages des magazines, les écrans de télé sont saturés de provocations narcissiques, d’images sexuelles excitantes, rappels répétés et impératifs comme si on ne devait penser qu’à ça. La satisfaction la plus directe possible de nos désirs, de nos pulsions, est sans cesse encouragée à grands renfort de clins d’œil salaces, d’humour intéressé, de racolages flatteurs, de slogans à la démagogie subtile. J’ai l’impression de ne pas pouvoir laisser dormir mes pulsions, mes fantasmes, qu’on les réveille à tout instant pour me pousser à consommer ceci ou cela. La consommation, c’est mieux que la misère, mais parfois on voudrait les laisser dormir un peu, nos désirs, nos envies. Et ça va être bientôt Noël ! Et l’an 2000 ! Notre libido n’a pas fini de bosser sous la trique des publicitaires !
Octobre 1999. Publié dans Le sens de la vie, expliqué aux futurs morts.