C’est l’automne. Les feuilles mortes, la poésie. Dans l’ancien temps, le cantonnier muni de son balai à feuilles, poussait celui-ci en sifflotant et faisait des petits tas qu’il transportait dans sa brouette. C’est encore l’automne, mais maintenant, c’est le progrès. Le cantonnier, équipé d’un casque anti-bruit, porte sur son dos un coûteux et lourd moteur fumant et pétaradant qui actionne une soufflerie mugissante poussant rageusement les feuilles mortes dans un nuage de poussière vers un camion dont le puissant diesel noircit l’atmosphère pour avaler ces maudites feuilles mortes de merde.